C’était mercredi 17 Avril dans le val de Villé avec les randonneurs

Ce mercredi les randonneurs du CV de Colmar ont enfilé leurs chaussures de marche pour leur sortie hebdomadaire qui s’est déroulée dans le val de Villé.

Les 17 participants ont pu vérifier que l’affirmation de R. Siffer  « Willer Tahl , Schénchda  tahl » n’était pas usurpée !

Un mot sur Villé, commune de presque 2000 habitants, chef lieu du canton composé de 18 villages disséminés dans une région vallonnée et lieu de naissance de Roger Siffer humoriste et cabaretier Alsacien.

Nous partons du parking de Villé pour nous diriger vers Albé en suivant le sentier de découverte. Ce sentier serpente entre prés et forêts et est jalonné de panneaux explicatifs nous informant sur le faune et la flore.

Nous arrivons à Albé, village de 480 habitants, qui a hérité du nom du ruisseau qui le traverse. Particularité du village, l’arbre de la  Liberté planté en 1795, se dresse fièrement sur la «Place du Tilleul». Témoin de toutes les fêtes et du temps qui passe, il a subi quelques tempêtes et agressions. Ses heures de gloire, il les a connues lors du tournage du film (Les Tilleuls de Lautenbach) en 1983 puis du court métrage  (Face à la nuit ) en 2010 et, depuis 2006, il est le point de départ du «Chemin du Patrimoine». Le tilleul est un arbre particulièrement résistant; il peut vivre aisément 400 ans, voire plus.

Etant de tout temps un village viticole, Albé a souffert du phylloxéra vers la fin du 19ème siècle. Le village n’a jamais possédé d’établissement industriel, l’essentiel de son économie ayant toujours été la viticulture. Les habitants d’Albé ont fabriqué et commercialisé de grandes quantités d’échalas de vigne en châtaignier vendus dans le vignoble de Moyenne-Alsace. La présence de la vigne et des versants favorables à l’arboriculture ont favorisé le développement de la distillation d’abord familiale puis commerciale. Aujourd’hui, Albé reste la seule commune de la vallée à produire du vin d’Alsace A.O.C.. Le cépage Pinot Noir semble particulièrement réussir sur les coteaux schisteux mais actuellement la production de raisin est majoritairement destinée à la fabrication du crémant d’Alsace.

Nous nous dirigeons vers Breitenbach. On ne confondra pas Breitenbach dans le Val de Villé avec son homonyme situé dans la vallée de Munster!

L’église Saint Gall est son principal monument, mais la vraie attraction de Breitenbach reste son fameux Parc Alsace Aventure.

Si la forêt reste présente sur les bas-versants, les espaces entourant le village sont le domaine de vastes pâturages où la vache vosgienne est reine. De réputés vergers produisent entre autres la célèbre petite cerise noire et un kirsch dont la renommée est entrée dans l’histoire locale. (Le verre est dans le fruit…)

Breitenbach compte aujourd’hui 715 habitants, chiffre en augmentation grâce à l’installation de jeunes familles attirées par le cadre et la qualité de vie, mais bien loin des 1 387 habitants dénombrés lors du maximum démographique de 1836. Breitenbach était alors la localité la plus peuplée du Val. Au XIXe siècle, son économie était basée sur l’agriculture, la vigne, la distillation, les métiers de la forêt et le tissage à domicile. De nos jours le village conserve, dans un ancien tissage fermé lors de la crise de 1956, une activité de fabrication d’appareils de régulation thermique (équipementier automobile) qui emploie encore 160 personnes.

Nous continuons par KRIEGERMATT rattaché à Breitenbach  puis ENGELSBACH rattaché à Maisongoutte.

Petit rappel historique au sujet de Maisongoutte :

C’est devant le restaurant «à la Couronne» de Théodore VONNE à Maisons-goutte (61, Grand-Rue) qu’un jeune garçon de neuf ans, Joseph MEISTER de Steige, fut mordu 14 fois, le 4 Juillet 1885, par le chien du propriétaire. Ce malheureux accident attira, en peu de mois, l’attention du monde entier, et le nom de sa victime se trouva associé à celui d’un des plus grands savants de l’époque, Louis PASTEUR.

Quand la mère du blessé eut appris que ce chien était enragé et sur conseil du Dr Weber de Villé, elle n’hésita pas. Pour sauver son enfant elle prit donc le chemin de Paris afin d’y consulter un chimiste dont elle ne connaissait que le nom: Pasteur. Emu par le courage de Madame MEISTER, le savant accepta, malgré ses scrupules, d’essayer sur le petit Alsacien sa méthode de prophylaxie de la rage, qu’il avait expérimentée avec succès sur un grand nombre d’animaux, mais jamais encore sur l’homme.

Ainsi, Joseph MEISTER devint le premier être humain sauvé de la rage!

Nous arrivons à St Martin.

Village de 370 habitants, plusieurs mines de charbons ont existé entre Saint-Martin et Villé (forêt du Klosterwald). Au XIX siècle, quelques forages ont permis d'extraire de faibles quantités de charbon aux environs de la Fontaine du diable (1834-1845) et Wolfsloch (1845).

A coté de St Martin, le château de Honcourt.

Les origines du château de Honcourt se perdent dans la nuit des temps. Les plus anciennes traces indiquent que l'abbaye d'origine fut fondée dans un château de chasse en l'an 1000 par le comte Werner d’Ortenbourg.

Il subsiste encore les murs de l’enceinte extérieure, en partie remaniés, sur le coté nord et ouest. Quelques vestiges lapidaires ornent l’intérieur de ce qui fut appelé ultérieurement le ‘’château de Honcourt ‘’.

Actuellement Le Domaine de Saint-Martin Le Honcourt accueille des événements privés jusqu'à 450 personnes debout, 150 personnes assises. Plusieurs espaces de réception en intérieur et extérieur sont disponibles.

Nous continuons notre périple en passant à coté de la vierge noire, résultat d’un ex Voto. Le ciel devenant menaçant nous laissons à notre droite la nécropole nationale de Villé pour nous diriger rapidement vers nos voitures. 

Contents de cette belle sortie, même pas fatigués et prêt à recommencer !

Texte : Jean Louis ; photos : Philippe, Jean Louis et Guy