En ce 25 Octobre 2023, ce sont les premières pluies d’automne, ô combien attendues après de longues semaines de sécheresse, qui accompagnèrent les 10 téméraires de cette sortie Auburoise au départ de Fréland.
Les origines de Fréland remontent aux carlovingiens (du VIIIème au Xème siècle).
Les abbayes lorraines de Saint-Dié et d’Étival avaient des possessions dans la vallée de la Weiss qui coule au fond de la vallée en passant par Kaysersberg.
Cette terre rurale était principalement tournée vers l’agriculture et l’artisanat.
Mais, du milieu du 16ème siècle à la guerre de trente ans, ce sont les forêts qui apportèrent le principal revenu.
Le bois Frélandais servait de combustible aux hauts fourneaux installés par les seigneurs de Ribeaupierre pour traiter le minerai d’argent. Le minerai provenait des mines de Sainte-Marie-aux-Mines où toute la forêt avait été épuisée par les fonderies. De ce fait c’est à Fréland que se déroulerait dorénavant la fusion.
En témoignent les armoiries du village obtenues en 1696, l’arbre symbolise la richesse, la production et le travail du bois, les 2 étoiles symbolisent le minerai d’argent fondu à Fréland.
Une chronique légendaire fait dériver «Fréland» du mot allemand «frei-land», terre libre. Les habitants, selon cette légende, auraient été des charbonniers employés à la fonderie qui n’étaient soumis, ni à la glèbe, ni à la dîme, ni à aucune espèce d’impôt, d’où «frei-land».
Cette charmante commune compte aujourd’hui 1300 âmes, les habitants sont les Frélandais (Frélandaises).
Au départ de Fréland, un âpre sentier nous conduit vers une succession de hameaux disséminés le long des reliefs, chaque nom évoque à lui seul l’histoire de ces solides habitants, La Haute, Cote Chaude, Libremont, La belle Faucelle , la Verse, La Halle…
Le paysage très ouvert nous offre de très belles vues, sur le Galtz, la vallée d’Orbey, la tour du Faudé, les Brézouards… Au loin, la brume se déchire laissant deviner villages et forêts.
Bientôt nos pas nous amènent au dessus de l’ancien centre Médical Salem construit en 1889.
Le site avait été sélectionné́ pour son air pur et vivifiant pour servir de Sanatorium. Il se développe de façon continue au fil du temps mais, suite à la découverte des antibiotiques contre la tuberculose dans les années 1940, le sanatorium est transformé́ en maison de repos et de rééducation. Il accueillait encore 110 pensionnaires en 2011 mais les coûts d’exploitation élevés du site ont conduit les propriétaires à le fermer.
Depuis, différents projets de reconversion ont tenté de redonner une seconde vie à cet ensemble immobilier mais aucun n’y est encore parvenu à ce jour.
Nous voici maintenant surplombant Aubure et l’heure du repas approche ! Après une brève descente à travers champs, c’est dans le magnifique abri "Coq de Bruyère" du Club Vosgien d’Aubure que nous avons pu, au sec (les cieux se montrant de moins en moins cléments), reprendre des forces.
Aubure, plus haute commune d’Alsace perchée à 800m, réputée pour son air pur, mentionné pour la première fois en 1217, compte aujourd’hui 363 habitants.
Les habitants d’Aubure sont les Auburiens (Auburiennes).
Aubure est également connu pour offrir un habitat propice aux des coqs de Bruyère (d’où le nom de l’abri susmentionné). Il vit entre 850 et 1200m au sein de la mosaïque de milieux composée de vieilles forêts mélangées de sapins et de hêtres couplées à des zones plus ouvertes (clairières, tourbières, trouées forestières…). Le coq de bruyère ou grand Tetras, fait partie des espèces qui constituent un baromètre de la qualité des forêts et de la montagne. Malheureusement, son espèce en constante régression depuis 1970 est considérée à ce jour en voie d’extinction.
Après le repas, c’est sous la pluie que nous avons repris notre périple vers le Kalblin. Après une dernière montée dans les forêts de sapins et les tapis de fougères jaunis par l’automne, nous entamons la descente vers Fréland. Le ciel nous a offert alors un de ces moments magiques où la grisaille se déchire pour laisser apparaitre le bleu du ciel et ces beaux rayons de soleil qui avivent les jaunes et les roux de l’automne. Nous avons regagné les voitures après une randonnée, humide certes, mais bien agréable !
10 participants, 17,6 km et 700m de dénivelé
Textes : Guy Fleury et Pierre Decarreau
Photos : Guy, Nadine, Ida