Aubure est le plus haut village d'Alsace, situé à 800 m d'altitude, au point de jonction des massifs de trois vallées : Ste Marie-aux-Mines au nord, Lapoutroie et Kaysersberg au sud, Ribeauvillé à l'est, terre d'accueil des anabaptistes au 18e siècle, village touristique dès le 19e siècle, site propice aux soins des maladies pulmonaires grâce à son microclimat. Un amphithéâtre complet de mamelons enveloppe le village et le protège des vents froids. Le village est coupé en deux par une faille géologique : côté est c'est le grès qui domine, la partie gréseuse faisant partie de l'ensemble géologique du massif du Taennchel, côté ouest au Brézouard, c'est le granite.
Aubure est formé de deux parties : bas et haut village. Le « haut village » était après la Guerre de Trente Ans exclusivement habité par des catholiques parlant le français et le patois welche. Ils arrivaient de Ste Marie-aux-Mines, Lapoutroie et Orbey. Le « bas village » était occupé par des protestants parlant l'alsacien et on ne se mariait pas entre catholiques et protestants.
Vers 1900, chaque famille avait trois ou quatre vaches, un ou deux cochons, des lapins, des poules. Beaucoup avaient des abeilles abritées dans des ruches en paille de seigle. Certains fermiers vendaient des cerises, du lait, du beurre sur les marchés de Ribeauvillé ou aux sanatoriums et aux hôtels.
Avant la Seconde Guerre mondiale, les habitants vivaient en quasi autarcie. Chaque ferme produisait ses légumes, ses céréales, sa viande, son lait. Avec les fruits, on faisait l'eau de vie, des confitures, des tartes. Au moulin de Fréland était fabriqué la farine utilisée pour la confection du pain. Après la guerre, beaucoup de paysans sont partis travailler dans les usines et les sanatoriums. Des fermes ont été vendues. II y avait une quantité de commerces à Aubure, dans les années 70 ils ont tous fermé.
Dès 1900, Aubure est connu pour la qualité de son air. II y avait 4 hôtels et une pension. Deux sanatoriums, Salem et le Muesberg accueillaient des malades de la tuberculose. Aujourd'hui Salem est fermé (2011) et le Muesberg est devenu centre de réadaptation fonctionnelle. En ce qui concerne notre balade, d'environ 2h30, nous empruntons le Sentier du Grand Tetras, symbole d'Aubure. Autrefois le village était un haut lieu de la chasse de cet oiseau emblématique de nos Vosges, aujourd'hui c'est une espèce protégée. Un signe spécifique symbolisant le grand tétras a été mis en place, ainsi que des panneaux explicatifs. Nous passons à La Renardière. II existait à cet endroit, entre 1925 et 1933, un élevage de renards argentés et de visons d'Amérique alors très prisés pour leur fourrure. Aujourd'hui, La Renardière est un centre permanent PEP (association des pupilles de l'enseignement public) ; on y accueille des classes vertes et des séjours de découvertes.
46 participants, 7.2 km et 200 m de dénivelé.
Texte : Berthe.
Photos : Jocelyne.