Le Val de Villé présente quelques joyaux qui méritent amplement nos efforts pour les découvrir au rythme tranquille de nos pas. C’est ainsi que dix-neuf randonneurs dominicaux ont résolu de se lever, mais pas trop tôt, pour partir sur les traces de Wurtzel, le petit lutin du Val.
La première étape nous a conduit au château de Thanvillé aux abords immédiats du village. Edifice de plaine, ce château date de 1089 et est vite devenu une résidence péage sur la route du sel, déjà connue à l’époque romaine. Construit, dévasté, reconstruit, pillé, remis en état les mille ans d’existence du château n’ont pas été avares de chamboulements. A partir du 18ème siècle, il devient la propriété de la famille Dartein originaire du Périgord et devenu patron de la fonderie royale de Strasbourg. Au tournant du 19ème siècle, l’ensemble castral échoit en héritage à la dernière fille Dartein, Adélaïde, qui épouse un autre émigrant du sud-ouest, un certain Castex du Gers, héros des guerres du 1er empire, puis distingué à maintes reprises pendant la restauration jusqu’à devenir vicomte de Castex. Sa descendance resta maître des lieux jusqu’en 1981 ou un des lointains rejetons du vicomte, vendit le bien à … un alsacien qui l’a transformé en gite et en domaine événementiel.
Après cette étape historique, nous entamons notre randonnée au travers des bois frais et agréables vers le fond du vallon à l’ombre du bienveillant Ungersberg, qui du haut de ses 901 mètres, surveille notre petite troupe.
Nous croisons, à plusieurs reprises, une cohorte de voitures anciennes qui semble avoir choisi les petites routes des environs pour faire ronronner les vieux mais rutilants cylindres.
Arrivés au pied de l’église perchée Saint Gilles, nous déballons nos pique-niques devant un majestueux panorama s’étendant vers le Haut-Koenigsbourg, le Frankenbourg et le rocher du coucou. Les cochers de vieux chevaux se sont installés en contre bas de notre tertre pour une halte déjeuner bien plus élaborée que nos sandwichs. En repartant après notre pause, nous rejoignons nos fiers conducteurs historiques au milieu de leurs agapes pour déguster quelques mousses fraiches sorties du tonneau. Promenade pédestre et mécanique ont fait bon ménage en ce jour.
Retour vers le château du matin sans oublier un passage par le cimetière militaire allemand de la première guerre mondiale.
A côté du château, et visitable les dimanches après-midi jusqu’au 12 novembre, le jardin Lilavéronica nous accueille au milieu des massifs fleuris, des mares à nénuphars et à grenouilles et des magnifiques photos animalières et paysagères mises à disposition par d’éminents photographes. Une buvette et quelques chaises au milieu de ce havre de beautés concluent cette journée pleine de soleil.
Guide et texte : Patrick
Photos : Violette et Patrick