Le début de septembre devient le mois alpin pour le club vosgien de Colmar. Après Chamonix en 2022, nous nous sommes enfoncés, cette année, plus avant dans le massif jusqu’aux Alpes de Haute Provence dans la magnifique région du Queyras.
Vingt-trois, et pendant deux jours même vingt-cinq, randonneurs vosgiens ont répondu présents pour cette expédition. Le gros du peloton est parti le 1er septembre à bord de deux minibus de 9 places. Bâle, Genève, Chambéry, Grenoble et Briançon ont jalonné notre voyage. Sans oublier les cols du Lautaret et de l’Izoard pour commencer à nous habituer aux cimes alpestres.
L’arrivée, à 620 kilomètres de la cité de Bartholdi, se trouvait dans le petit village d’Abriès au fond de la vallée du Guil. Emilie et Cyril, les propriétaires de l’Ancolie bleue, nous y attendaient avec les effluves d’un magnifique gratin que nous avons dévoré pour refaire nos forces après les heures de route de la journée.
Le gite, niché à 1600m d’altitude, ne disposant que de 19 places, quelques amis venus en voiture ont pris un toit à l’Edelweiss situé à un jet de pierre plus bas dans le village.
Après une première nuit de sommeil, plus ou moins agitée, nous chaussons nos brodequins pour la première des six randonnées qui allaient émailler notre séjour.
Une constante obsédante nous a poursuivis toute la semaine : matin frais sous un ciel bleu profond, puis soleil chaleureux toute la journée et en fin de randonnée, une température idéale pour déguster blonde, brune ou rousse sur la terrasse de l’Ancolie bleue, elle aussi. Pas un nuage, quelques brises légères, un rêve !!
Nos randonnées se situaient toutes entre 2000 et 3208m d’altitude. Cela nous a évidemment diverti de nos promenades vosgiennes. Nos poumons n’étant pas conçus pour extraire l’oxygène des hauteurs, notre progression était toujours lente mais régulière malgré les pentes abruptes dans certains passages. Notre guide émérite, Jean le super chamois, a veillé à maintenir ces allures pour que toute la troupe puisse garder un bon souvenir sans trop de courbatures.
Mention particulière pour la sortie du deuxième jour, qui après un col lové entre deux éperons à 2626m au-dessus de la mer Adriatique, nous a fait pénétrer, clandestinement en Italie. L’objectif était de revenir en France par un autre col non loin et perché à 2536m. C’était sans compter sur ces facétieux romains qui, depuis le passage d’Hannibal et de ses éléphants, réduisent le balisage aux étoiles et à la lune. Nous avons souffert de l’absence de nos confortables sentiers où même les illettrés ne se perdent pas ! Après un long chemin sans la moindre indication, nous avons décidé de rejoindre la mère patrie à l’aide de la boussole par les sentiers des bouquetins. Grimpette quasi verticale, col sans nom, acéré comme une lame de couteau et descente par un pierrier où le pied devait chercher et surtout trouver de quoi se maintenir dans un semblant d’équilibre. Magnifique expérience que tout le monde a maitrisé presque sans grimace.
Mention spéciale aussi pour le quatrième jour. La difficulté prévisible nous a incités à proposer deux options. Départ commun jusqu’au col Vieux à 2806m. La, chacun et chacune opte soit pour une descente tranquille par deux charmants lacs ou, pour une partie plus aérienne, vers le sommet du Pain de Sucre culminant à 3208m. Le groupe s’étant réparti en deux parties quasi équi-nombreuses les grimpeurs ont entamé l’ascension vers le point haut du séjour. Sans être réservé aux chevronnés des cimes, il valait tout de même mieux disposer d’un voire de deux pieds sûrs et ne pas craindre le vertige pour parcourir le sentier ou plutôt l’arête vers le sommet. L’effort était payé grassement par un panorama à 360° balayant l’horizon de l’Italie jusqu’à la Suisse.
Six jours de randonnées, environ 75km parcourus et 4500m de dénivelé plus tard notre expédition s’est terminée, comme elle a commencé, sous un magnifique soleil qui nous a accompagné sur la route du retour. Les cols de l’Izoard, du Galibier et du Télégraphe nous ont fait admirer les adeptes de la petite reine, nombreux sur ces pentes pour tenter d’imiter les extraterrestres du Tour de France.
Grand merci à notre belle et joyeuse équipe. Merci à nos sympathiques amis munstériens dont certains sont devenus des habitués de nos sorties.
Guide en chef : Jean
Texte : Patrick
Photos : Jean, Blanche, Fretz et Patrick