La fermeture du versant alsacien de la route du col de Sainte Marie aux Mines nous a permis de démarrer notre sortie par une longue approche en bus par le versant vosgien du col. Après Fraize, pour la plupart d’entre nous ce fut une découverte. Nous avons arpenté une petite route de montagne, le col de Mandray, la Croix aux Mines, Germaingoutte puis enfin le col cible.
La sortie du bus s’est faite sous une température de fin de vendange et les chandails, vestes et protections diverses sont sortis de nos sacs.
Le départ de cette randonnée en ligne vers le col du Bonhomme a été sifflé devant l’ancienne borne frontière datant de l’époque du troisième Reich allemand. La crête devant nous représente effectivement la limite du territoire français jusqu’en 1918. 4066 bornes matérialisent cette frontière entre le Luxembourg et la Suisse.
Le chemin des abris, vestige des combats de la première conflagration planétaire, se dévoile rapidement devant nous. Allemands et Français, ces restes de béton et d’acier tordu nous laisse entrevoir l’atmosphère de ces lieux pendant le conflit. Le carrefour du labyrinthe nous rappelle que les tranchées de l’armée française, à quelques mètres des Allemandes, étaient si complexes qu’il valait mieux ne pas oublier le fil d’Ariane avant de s’y engager.
Après ces souvenirs d’une époque noire, que nous espérons sans retour, le beau sentier à flanc de pente nous gratifie d’une belle échappée vers l’ouest. Saint Dié et ses environs s’étalent devant nous au sommet d’une petite éminence dénudée. Les grincements de dents dans la montée vers ce tertre ont fait place au sourire devant ce beau panorama.
Quelques encablures plus loin, miracle, notre bus nous attend et nous évite une glissante descente vers l’auberge. Il est déjà 13 heures, la copieuse et délicieuse collation de la Graine Johé (La Grange à Joël) ravie notre équipe.
Le ravissement était tel que nous avons prolongé notre pause jusqu’à 15h30 bien carillonné. Notre chauffeur nous réembarque et nous remonte sur la crête : 150m de dénivelé de moins dans les jambes lestées par les agapes !
Heureusement que le trajet en bus fut de très courte durée, la sieste étant au bord des yeux.
Mais foin de petit somme, le chemin grimpe puis descend sous le remonte pente des Bagenelles.
Puis, après ce petit dos d’âne, nous retrouvons un sentier sympathique et facile bien que partiellement bien envahit par la végétation. Quelques ouvertures dans la forêt nous dévoilent la vallée de la Weiss avec le village du Bonhomme au premier plan et la plaine d’Alsace au sortir de la vallée.
Notre quarantaine de randonneurs a fini par rejoindre le col du Bonhomme vers 18h ou le bus nous attendait patiemment.
Texte : Patrick
Photos : Jean Paul