C'était le mercredi 25 juin avec les randonneurs, au départ de Gutach (Waldkirch)

La chaleur annoncée n’a cependant pas découragé les 13 valeureux randonneurs prêts à en découdre avec le tour du Vögelestein.

Nous voici à la sortie de Waldkirch en direction du Gutach im Breisgau. Waldkirch est une très belle ville de la forêt noire connue pour ses fabricants d'orgues mécaniques ainsi que pour la taille des pierres précieuses ; la célèbre entreprise de manèges Mack rides GmbH (Europapark) y a son usine. Il existe encore 5 ateliers de facture d’orgues ainsi que 4 associations qui perpétuent cette tradition au travers de festivals.

Nous sommes dans le la vallée de l’ELZ qui naît à Furtwangen im Schwarzwald, au Nord d'Hinterzarten et à l'Est de Waldkirch.

La rivière poursuit sa course vers le nord, puis forme un coude et prend la direction sud-ouest, passant consécutivement à Elzach, Waldkirch et bifurque de nouveau vers le nord-est avant d'arriver à Emmendingen.

À Riegel am Kaiserstuhl, elle alimente le Leopoldskanal qui rejoint le Rhin, mais elle continue son cours naturel au nord de celui-ci, passe à Rust en traversant Europa Park et se jette à son tour dans le Rhin à environ 2 km au nord de la localité.

Notre périple se déroule sur la rive droite de l’ELZ où le sommet que nous allons atteindre le Vögelestein (607m) et fait face à la rive gauche dominée par le Kandel et ses 1242m.

Nous voici dans les premières pentes du jour et rentrons très vite dans la forêt qui va nous protéger tout au long de la journée des rayons ardents de l’astre solaire.

Une première halte nous permet de nous rafraîchir par la présence d’une fontaine et, ragaillardis, nous continuons notre ascension jusqu’au fameux rocher du Vögelestein, nom bien étrange qui proviendrait de deux sources différentes.

La première vient de Johlia de Vögelstei, figure de bouffon emblématique du carnaval de Gutach (le carnaval est très présent dans cette région comme on peut le voir à Waldkirch), les bouffons avaient pour mission de chasser l’hiver (le carnaval était la 5ème saison). Il était également au moyen âge le collecteur d’impôts du bailli. Les gens payaient en produits et animaux telles que les chèvres. Ne pouvant pas emmener les animaux chez lui ils étaient conduits dans la forêt autour du rocher. Il a cependant trouvé une astuce pour retrouver les chèvres dans la forêt. Il imitait le bêlement du bouc et les chèvres arrivaient.

La deuxième est tirée d’une légende en rapport avec l’éternité qui était décrite de façon compréhensible pour les gens ordinaires comme suit : tous les 100 ans un corbeau vient sur le rocher pour aiguiser son bec. Quand le rocher aura complètement disparu, usé par le bec du corbeau, l’éternité sera terminée. N’ayant pas vu de corbeau nous repartons et arrivons à la croix suédoise plantée par la section location du Schwarzwaldverein en mémoire d’une bataille féroce entre les paysans locaux munis de fourches et de faux contre les suédois durant la guerre de trente ans au lieu-dit Walters Eckle. Nous traversons une très belle forêt de pin majestueux et d’une droiture digne d’un Stradivarius.

Nous arrivons à Gscheid pour attaquer la partie où commence la partie du circuit qui va nous offrir de multiples panoramas de la forêt noire, ses sommets, la vallée de l’ELZ et ses vallons.

Arrivés à la moitié de la boucle nous faisons une halte déjeunatoire à Lindenbühl où nous attendent 2 bancs à l’ombre de beaux arbres. Rassasiés, et après une courte sieste pour certains, nous prenons un chemin panoramique nous permettant d’admirer le Kandel surplombant Waldkrich et Gutach blottis dans la vallée.

Nous rentrons de nouveau dans la forêt et croisons des personnages plutôt insolites en parcourant le Zwergeb Weg, ou le sentier des nains, que nous croisons en grand nombre sans oublier Blanche Neige.

Quelques chemins panoramiques nous amènent au Bromhof, lieu de villégiature organisé autour d’une ferme et d’une distillerie. Un petit étal propose des produits locaux à la vente qui nous permet de faire notre marché. Les sacs remplis, nous continuons notre chemin encore bien vallonné et heureusement à l’abri des arbres pour revenir au parking de la piscine locale.

Certains d’entre nous n’ont pas résisté à l’appel d’une boisson locale et rafraîchissante pour clôturer une belle journée après avoir parcouru 17km et absorbé les 670m de dénivelé.

Texte & photos : Jean-Pierre