C'était le jeudi 13 mars avec les randonneurs, au départ du barrage de Michelbach

Petit groupe pour cette grande randonnée où la météo nous épargna en grande partie en dépit d’un passage plutôt frais et venteux.

Notre périple commença par une découverte du barrage agrémenté de panneaux nous permettant d’appréhender le monde de l’eau ainsi que cet écosystème riche en faune et en flore, zone préservée depuis le 4 juillet 1997, qui sert également de nidification pour les oiseaux.

Dans les années 50, le besoin important des industriels mulhousiens, ainsi que quelques épisodes de pénurie d’eau ont fait réfléchir à l’idée d’un stockage de l’eau de la Doller. Mais c’est la sécheresse particulière de 1976 qui a réellement permis au barrage de Michelbach de voir le jour. Les travaux, commencés en 1979, se sont achevésen 1982, pour une 1ère mise en eau en octobre 1982.

La nappe phréatique d’accompagnement de la rivière Doller est utilisée pour alimenter en eau l’agglomération mulhousienne ainsi que d’autres communes et entreprises de la basse vallée de la Doller, soit environ 260 000 habitants et 38 000m3/jour.

Le barrage de Michelbach aval est une réserve d’eau construite pour stocker l’eau de la Doller quand elle est présente en excédent (période hivernale) et de la restituer à la rivière quand celle-ci se trouve en période d’étiage. Ainsi, il permet de participer de manière significative à la recharge de la nappe phréatique.

Un ouvrage permettant le remplissage du barrage au moyen d’une conduite forcée de 4,8km est situé à Sentheim à 10m au-dessus du barrage.

L’eau de la nappe est pompée pour alimenter Mulhouse à l’Est de Reiningue au moyen de 2 puits munis de pompes immergées et de drains horizontaux.

L’eau de la Doller est peu minéralisée et est filtrée par les alluvions de la nappe qui retiennent les particules solides et les éventuels microbes. Pour aller plus loin Mulhouse et le syndicat des eaux ont acquis les terrains proche de la Doller du barrage jusqu’à Mulhouse. Ces parcelles sont cultivées par des agriculteurs qui s’engagent sur une agriculture vertueuse pour la protection de l’environnement.

Le barrage est surveillé par 3 gardes barrage qui prennent soin de la qualité de l’eau et cet environnement préservé. Il est de type poids car son poids suffit à résister à la pression de l’eau.

Nous continuons notre chemin traversant champs et forêts pour arriver devant une stèle rappelant les combats acharnés de la poche de Colmar où de multiples régiments rejoignirent la 1ère armée du général de Lattre de Tassigny à l’instar du 1^er régiment des volontaires de l’Yonne composé de résistants du réseau Jean Marie Buckmaster.

Nous passons le village de Bourbach-le-Bas pour une zone de turbulences (vent froid et pluie) pour arriver dans une zone plus calme où nous admirons le paysage vallonné et agrémenté de prairies. Nous croisons un groupe de belles vaches Salers qui se demandent ce que fait ce groupe de 10 bipèdes par une météo incertaine.

Nous arrivons à Rammersmatt et passons devant une très belle ferme pour attaquer la montée du jour qui sollicita nos jarrets et nous réchauffa. Les derniers mètres furent plutôt venteux et quelques flocons nous accueillirent à notre arrivée au chalet de Hochburg que nous appréciâmes pour la pause déjeunatoire. Nous apercevons au loin le jura Suisse et la plaine.

Bien repus nous terminâmes notre ascension pour admirer la vierge des bûcherons et attaquâmes notre descente à l’abri du vent dans une très belle forêt.

Nous passons devant le chalet Weierlé, l’ancien ermitage du père Fernand pour arriver à Roderen. Nous traversons le Bodenmatten zone humide alimentée par la petite Doller où jadis des captages d’eau alimentait la ville de Thann et de Vieux Thann

En bordure d’étang subsiste un vieux saule, témoin de la culture de la vigne sur les coteaux de Roderen (on utilisait les jeunes tiges souples du saule pour attacher les sarments de vigne).

Nous traversons de nombreux champs pour arriver à l’étang d’Aspach-le-Haut. Une dernière traversée de champs et forêts nous amène à l’observatoire du barrage où des panneaux décrivent la faune locale et les multiples oiseaux fréquentant les lieux.

Nous voici de retour au parking pour une randonnée qui se refera pour celles et ceux qui n’ont pas pu venir.

10 participants pour 22,6km et 473m de dénivelé

Texte & photos : Jean-Pierre Caille