C’était le mercredi 26 février 2025, avec les randonneurs, au départ de RIQUEWIHR

Les reconnaissances ayant été rendues difficiles à cause de nombreux arbres tombés sur les sentiers, ainsi qu’à cause de chemins rendus impraticables par la boue et l’activité de débardage, le départ de notre randonnée se fait en douceur en longeant le Sambach.

34 courageux randonneurs et quelques parapluies participent à cette randonnée.

Sous une météo ‘’douteuse’’, nous nous arrêtons brièvement au pied du Château de Reichenstein avant de poursuivre notre montée régulière dans la forêt pour atteindre le point culminant de la randonnée à proximité du Sapin des Français. Sapin que nous n’avons d’ailleurs pas vu !

Nous descendons ensuite jusqu’au Château du Bilstein avant le faux-plat nous conduisant au Col de Seelacker.

Nous pouvons alors descendre, contourner les ruines du Sylo et atteindre la Clausmatt pour se mettre au chaud en vue d’un repas bien mérité. A noter une soupe et un repas copieux délicieux, appréciés par tous, et servi par des personnes en réinsertion, sympathiques très soucieuses de leur service.

Nous quittons ce lieu confortable bien aidé par un soleil enfin présent. Nous contournons la Clausmatt par le Nord, empruntons l’Ertzgrueb, puis sortons de la forêt. Nous profitons alors d’une vue ensoleillée et claire sur le magnifique village d’Hunawihr et sur la vallée. La descente dans les vignes nous conduit à Hunawihr et son église.

Sous le regard des 3 châteaux de Ribeauvillé, nous contournons l’église d’Hunawihr toujours sous un soleil resplendissant, avant de rejoindre, par les vignes, notre point de départ à Riquewihr.

Vous trouverez ci-dessous des informations utiles et passionnantes au sujet de notre village de départ ainsi que sur les curiosités émaillant la randonnée.

Riquewihr «une perle de l’Alsace»

Son histoire :

Ancienne cité romaine

Les origines de Riquewihr remontent à l'époque romaine. Les vestiges d'un mur et d'une tour, prouvent le passage d'une route montant de la vallée à Aubure passant près d'un ancien mur païen, la culture de la vigne laisse supposer une petite agglomération fortifiée. Des tombeaux trouvés dans les alentours prouvent l'existence d'une localité aux environs des VIII^e et IX^e siècles.

Une propriété des ducs d'Alsace

Vers l'an 1000, Riquewihr fut, avec son château de Reichenstein, la propriété des ducs d’Alsace et d’Eguisheim Dabo. Il est cité pour la première fois sous le nom de «Richovilare» en 1049 dans une donation au monastère de Sainte-Croix-en-Plaine. En 1094, l'abbaye de Sainte-Croix-en-Plaine possède des vignes à Riquewihr. Le village de Richovilare du XIe siècle passa aux mains des comtes d'Eguisheim-Dabo.

Les sires de Horbourg

Les sires de Horbourg deviennent propriétaires de la ville et du château. Ils font en 1291, élever une enceinte rectangulaire percée de trois portes et ceint le bourg d’un fossé. L'accès à la ville était assuré par deux portes, celle du bas, détruite en 1804, et celle du haut, connue sous le nom de «Dolder». La cloche dans le petit clocheton servait de signal d'alarme en cas d'approche de l'ennemi venant de la plaine. Cette enceinte existe encore en partie au XXIe siècle. On peut ainsi encore voir les murs d'enceinte et les tours emblématiques de la cité : le Dolder et la Tour des Voleurs.

Les comtes de Wurtemberg et la Réforme

Sans postérité, les sires de Horbourg vendent, en 1324, leurs terres à Ulrich III de Wurtemberg. En 1397, le comte Eberhard IV de Wurtemberg prend pour fiancée l'héritière du comté de Montbéliard, Henriette d’Orbe, Riquewihr étant devenue capitale, les deux familles, les Wurtemberg-Monbéliard, gouvernent sagement leur domaine qui connut alors une grande prospérité jusqu'à la guerre de Trente Ans.

En 1420, les habitants expulsent les juifs du bourg «non par une décision du magistrat mais par la haine et la fureur du peuple».

En 1525, Riquewihr est entraîné dans la guerre des paysans.

En 1534, le comte Georges de Wurtemberg, luthérien, introduit la Réforme dans la seigneurie.

La guerre de Trente Ans

Lors de la guerre de Trente ans (1618-1648), les armées sous différentes bannières déferlèrent sur l'Alsace et dévastèrent la majeure partie des villes et villages. En 1635 et 1652, Riquewihr fut assiégée, prise et pillée par les troupes du duc de Lorraine.

Riquewihr fut ensuite définitivement rattachée à la France en 1786, rattachement entériné entre le roi de France et le duc de Wurtemberg.

La Seconde Guerre mondiale

Contrairement aux autres villages de la région, Riquewihr a miraculeusement échappé aux destructions de la Seconde Guerre mondiale du fait de sa position en cul-de-sac. Cette préservation de son patrimoine ancien en fait l'un des villages les plus visités d'Alsace, notamment en période estivale.

Riquewihr, cité médiévale et viticole : Le tourisme

Souvent décrite comme la “perle du vignoble alsacien”, Riquewihr ajoute à la qualité de ses grands crus la beauté de son architecture et la vivacité de ses traditions.

La vigne est à la fois l’écrin et le trésor de Riquewihr. Depuis toujours, c’est elle qui assure la prospérité du village.

Château du Reichenstein

Le château de Reichenstein est construit entre 1240 et 1250, à l’initiative des comtes de Horbourg. Inféodé à la famille des Reichenstein vers 1255. Les frères Giselin de Reichenstein se livrent au brigandage. Quand les faits sont rapportés aux villes de Colmar et Strasbourg, une milice dirigée par Rudolf de Habsbourg mène une expédition punitive visant la destruction du château en 1269.

Chateau du Bilstein

La construction a pu débuter au 12ème siècle et se prolonger au siècle suivant ; la ruine s'est fortement dégradée et la basse-cour a disparu. C'est un fief des ducs de Lorraine aux mains de ministériels, puis des Würtemberg (1324) et enfin d'une branche bâtarde des ducs (1424). Il est détruit en 1636 par les troupes impériales pendant la guerre de Trente Ans.

Ruines de Sylo

Le béguinage, (communauté de femmes, où l'on entre sans prononcer de vœux perpétuels) actuellement en ruines, a été fondé au 13^ème siècle. Il a été occupé par des moniales de Saint Augustin qui le quittent en 1257, car l'isolement ne permettait pas d'assurer leur sécurité, puis par des augustins du diocèse de Toul, enfin en 1317 par la communauté de Marienzell en Forêt-Noire. En 1510, les bâtiments sont vendus aux Ribeaupierre, puis abandonnés. Des fouilles récentes ont déterré les bases de la chapelle et des bâtiments. Non loin, la ferme Saint Nicolas (Clausmatt), mentionnée dès le 17ème siècle, appartenait aux Ribeaupierre.

Texte : Jérôme et Guy

Photos : Martine, Gilles