C'était le mercredi 30 octobre 2024, avec les randonneurs, au départ d’Andlau

Nous voici dans la cité de l'Ourse, devant l’église abbatiale Andlavienne, joyau de l’art roman. Andlau émergea autour de l’abbaye construite par l’impératrice Richarde, épouse de Charles III le gros, qui fût à l’origine d’une légende parsemant moult symboles dans cette belle cité viticole aux trois grands crus. Il suffit de visiter la crypte de l’église pour y voir l’endroit où une ourse gratta la terre pour y enterrer son ourson, ressuscité par la seule présence de Richarde (devenue par la même occasion Ste), et qui fût à l’origine de cette abbaye.

Il est temps de partir car la route est longue jusqu’au sommet de notre périple matérialisé par l’Ungersberg, cousin du Stauffen par sa hauteur : 901m. La montée sera progressive sur de beaux chemins à l’exception de quelques raidillons qui solliciteront nos vaillants mollets que rien n’arrête.

Après avoir longé l’Andlau qui serpente depuis le champ du feu pour se jeter dans l’Ill pour un quasi marathon de 41km à Fegersheim, nous entamons notre montée régulière jusqu’au faîte du jour. Nous traversons de très belles forêts dont certaines sont privées, qui d’ailleurs représentent 75 % du territoire boisé national.

Nous voici à mi-chemin du sommet pour une halte au refuge Grukert géré par les AN de Strasbourg. Ce fut jadis un pavillon de chasse construit en 1832 par le baron Hallez qui fit fortune dans la garance (à l’origine de la teinture rouge pour le textile). Nous profitons de la terrasse pour nous réchauffer sous les rayons ardents de l’astre solaire, visible à partir de cette hauteur. Il nous faut repartir et terminer notre ascension jusqu’à ce sommet séparant le val de Villé et la vallée d’Andlau.

Nous voici au sommet coiffé de la tour Hering construite en 1893 au nom du fondateur du club de Barr. Ce pharmacien local, féru de montagne, se retrouva un soir à l’âge de 70 ans à la gare de Sélestat. Ayant raté son train il décida donc de rejoindre Barr à pied ! 

Le sous-sol de l’Ungersberg a favorisé l’exploitation des mines de fer et de charbon.

Après une pause solaire, et après avoir admiré la mer de brouillard recouvrant la plaine, nous amorçons notre descente vers le vignoble.

Reichsfeld, lovée au fond du vallon de la Schernetz, a vu naître Mathias Ringmann, auteur de la première carte imprimée d’Alsace au début du XVIème. Son vignoble à l’instar de Bernardvillé est réputé pour son terroir de Schiste (Shifferberg). Il vous est également possible d’acheter un cep de vigne pour une somme allant de 165 à 203€ pour un entretien de 5 ans et recevoir chaque année une bouteille personnalisée.

Notre périple continue jusqu’à l’abbaye de Baumgarten, renommée pour son pèlerinage à la chapelle (dernier vestige de l’abbaye d’origine) dédié aux 14 saints auxiliaires.

Cette abbaye cistercienne fondée en 1125 fut occupée par les moines bernardins qui donnèrent le nom du village de Bernardvillé que nous rejoignons après avoir traversé la Schernetz, affluent de la Scheer, confluence de l’Andlau à hauteur de Fegersheim

Une dernière pente dans le vignoble et une bonne descente nous ramènent à Andlau par l’ancienne porte sud pour longer les vestiges des anciens remparts. Un passage devant la statue de l’ourse, la Seigneurie et la fontaine Ste Richarde nous ramène devant l’abbaye.

A noter que la Seigneurie, beau bâtiment de la renaissance, accueille une exposition temporaire jusqu’à la fin de l’année sur l’histoire millénaire des constructions à pans de bois.

30 participants pour 19,5km et 777m de dénivelé

Guide : Jean-Pierre Caille

Texte : Jean-Pierre

Photos : Blanche, Nadine, Jean-Pierre