L’annonce de la randonnée au départ du Lac de La Lauch stipulait «une randonnée en direction des crêtes à travers les prairies et les pâturages». La perte de vue de l’étendue des prairies était proche des chaussures des 17 participants car la brume avait envahi les crêtes !! L’arrêt à la ferme auberge du Hahnenbrunnen a permis de nous réconforter et de partager des moments agréables.
Ce parcours a permis de mettre en évidence (ou de rappeler) deux sujets :
Le site du Lac de La Lauch
Le site est un ancien site glaciaire. Le lac de la Lauch est un lac artificiel, l'ensemble est parfois dénommée vallée du Florival. Son étendue est de 11Ha pour un volume de 770 000 M3. Il a été construit pour les besoins de l'industrie et de l'irrigation entre 1889 et 1894.
Lors de la construction, au cours du déblaiement des fonds tourbeux amassés autrefois sous cette prairie marécageuse pour mettre à nu la roche, les autorités impériales allemandes ont découvert en1889 l'emplacement d'un lac barré par des matériaux glaciaires qui, au fil des siècles, était devenu une basse zone marécageuse et tourbeuse, nommée comme la rivière Lauch. Les striures sur les roches dures et les moutonnements des formes rocheuses attestaient la pression glaciaire il y a dix mille ans.
Au cours des travaux, au fond du lac une borne a été découverte. Les autorités allemandes l'ont préservée car elle servait alors de limites communales. Elle a été posée au début de l'époque moderne après un accord plus ancien entériné entre les communautés du Val d'Oderen et l'abbaye de Murbach.
La ligne droite formée par la borne et le col d’Oberlauchen, détermine les zones attribuées aux communautés de la haute vallée. C'est l'origine de la célèbre chaume du Markstein, concédée aux pasteurs de la haute vallée de la Thur.
Les réserves biologiques
Elles sont créées et gérées par l'Office national des forêts (ONF) auxquelles s’associent parfois d’autres organismes pour leurs compétences. Ces réserves sont de deux types: d'une part, les réserves biologiques dirigées (RBD), où l'ONF applique une gestion particulière pour la conservation d'espèces ou de milieux naturels rares et vulnérables ; d'autre part, les réserves biologiques intégrales (RBI), soustraites à la sylviculture et qui constituent de précieux témoins de la forêt en évolution naturelle. Les objectifs de chaque catégorie sont différents et se complètent. Elles sont un instrument essentiel de l'action de l'ONF pour la protection du patrimoine naturel. Ces réserves sont à la fois des observatoires de la dynamique naturelle sur le long terme (changement climatique) et des conservatoires de biodiversité.
Les diverses activités humaines ne sont pas systématiquement interdites dans ces zones, mais sont encadrées et au besoin réglementées par un arrêté ministériel qui fixe la réglementation propre à chaque réserve. La circulation pédestre, principalement sur sentiers balisés, reste le plus souvent possible.
Les réserves biologiques dirigées (RBD).
Ces réserves concernent des milieux forestiers à la fois remarquables et qui nécessitent une gestion conservatoire spécifique. La gestion est ciblée sur des enjeux patrimoniaux forts : création ou entretien de milieux ouverts, travaux de gestion hydraulique (pour maintenir ou restaurer des zones humides), lutte contre des espèces exotiques envahissantes. Les réserves biologiques dirigées protègent le plus souvent des milieux ouverts (landes, tourbières…) qui risqueraient de subir une fermeture et une régression du fait du développement naturel de la végétation. Ces réserves concernent une très grande diversité de milieux, depuis les espaces littoraux jusqu'aux pelouses alpines.
Les réserves biologiques intégrales (RBI)
Les réserves biologiques intégrales sont consacrées à la libre évolution des forêts. L’ONF a créé un réseau national de réserves biologiques intégrales représentatives de la diversité des milieux forestiers : depuis les plus communs, mais caractéristiques de grandes régions naturelles (chênaies vertes méditerranéennes, hêtraies de plaine, sapinières montagnardes…).
Après ces découvertes et étant suffisamment ruisselants nous avons rejoint nos véhicules pour un retour anticipé !!
Texte : Guy ; photos : Pierre et Guy