Un grand merci aux 18 randonneuses et randonneurs qui sont venus et ont fait de cette journée un très bon moment de partage et de plaisir.
La journée a commencé sous une petite pluie qui s’est vite estompée, laissant place à un très beau soleil sur toute la route jusqu’au parking.
Un petit mot sur la commune d’Oderen, dont le nom dérivé du dialecte alsacien Oder : veine d’eau, remonte au début du 14° siècle : 1302.
--Le rocher Maerelberg, verrou schisteux glaciaire, fut creusé pour abriter une statue de la « Vierge ». En 1680, une petite chapelle fut construite contre le rocher pour protéger la statue des pèlerins dont le nombre ne cessait d’augmenter. Le pèlerinage prit une telle ampleur, qu’une nouvelle chapelle fut édifiée. Et en 1894, la chapelle Notre-Dame du Bon Sauveur fut consacrée devant 12000 pèlerins. Elle possède deux cryptes accolées et un chemin de croix jusqu’au sommet du Maerelberg.
-L’église Saint-Nicolas de style baroque, restaurée en 1971 à l’occasion de son bicentenaire, est perchée sur un éperon rocheux (verrou également). Le nom de la rue où se trouve cette église: « Gorth »d’origine celte : « Cort »signifie « lieu fortifié » indiquerait une fortification sur le verrou glaciaire à une époque préchrétienne.
Nous voilà partis direction la distillerie. Une montée en lacet et une 1° petite halte pour admirer la vue :
---De la vallée de la Thur (traversée par la rivière : la Thur : 53,3 km).
---Le village d’Oderen, et les massifs du Rossberg, et du Ventron en face.
Le 2° arrêt sera au promontoire du Uhufels, 610m d’altitude, construit en 2012. (Traduction Uhufels : rocher de la chouette).
Lecture de paysage oblige (l’essentiel) : de la gauche vers la droite:
Le Thannerhubel, le Rosberg, se fondent dans le ciel bleu, (faut profiter de cette lumière et clarté, le temps peut changer très vite !). Suivi du Stiftkopf, le col de Rimbach en contrebas, et les trois sommets : Johanneskopf, Mittelrainkopf et Rimbachkopf qui mènent au ballon d’Alsace. En face, la Tête de Fellering ou Grand Drumont, majestueux avec ces 1223 m d’altitude, à l’arrière se détache le Drumont et son sommet verdoyant. Le col d’Oderen se dessine très bien, le Felsachkopf et Haut de Felzach, tête du chat sauvage, petit et grand Ventron vers l’ouest.
Nous contournons le Pfaffenkopf (712m d’alt.), puis nous nous dirigeons vers le Gommkopf (842m alt.). Nous descendons et passons à côté d’une « dépression ».
---Gumm, mot d’origine celte « comm », veut dire dépression en forme d’auge ; traduction : le sommet de la dépression (de l’auge concave) : Gommkopf.
Le soleil nous accompagne dans cette belle montée herbeuse, un tapis vert au sol amorti nos pas. C’est très agréable. À noter les différents tons de verts et les jeunes pousses printanières sur les feuillus, les sapins, les prés…super tableau !
Arrivés au Gommkopf, un panorama à 360°, le sommet du Hohneck au Nord disparaissait sous les nuages au loin, le temps change, ça va très vite.
Petite explication sur la présence de ce tilleul, seul arbre au sommet du Gommkopf , reconnaissable de loin. Nous goûtons en contrebas du Gommkopf, à l’abri du vent, dans un endroit également très verdoyant. Et c’est la montée au Treh qui démarre en traversant une forêt d’épicéas rasée : tempêtes, sécheresses et scolytes sont passés par là : le désastre est impressionnant. Paysages très contrastés à 5mn près. La montée (environ 300m de dénivelé) se fait dans un silence de cathédrale. Remarque de la randonneuse qui me suit. On arrive à l’abri du Treakerlé, (à 90 m de D+ du Treh) où nous prenons notre repas. Prudence est mère de sûreté! Il peut pleuvoir d’une minute à l’autre, ce qui est une excellente chose pour la nature. Mais, j’anticipe. On ne tarde pas, fait pas chaud, on monte les derniers 90 m de D+ restants, le soleil de nouveau là, en plus , un très beau tapis vert à nos pieds, très moelleux. Les Hautes chaumes devant nous, le Trehkopf, quasiment vide, pas de parapentistes, il vaut mieux éviter de voler avec ce temps incertain. Le Trehkopf fait partie de la commune de Fellering : lieu de décollage des parapentistes, par contre, le markstein où se trouve l’école de parapente est située dans la commune d’Oderen. On arrive à la stèle d’un ancien cimetière militaire où des chasseurs alpins, tombés en ce lieu pendant la 1° guerre mondiale, furent enterrés. Leurs dépouilles ont été transférées au Hartmannswillerkopf. Petite halte, puis direction l’auberge du Treh, Il fait encore beau, mais le sud- ouest est gris : la pluie arrive à grands pas ! On se dépêche. L’arrivée à la chapelle Sainte-Anne au fond (point culminant : 1148m alt.) inaugurée en 2019, se fait sous une belle averse. On est dans la commune de Ranspach. Après une petite explication, qui nous arrange, c’est la descente à travers la forêt : bois de Schalm tout en balcon, que du sentier .Au 2° abri : abri du Schalm, 3 personnes courageuses s’y trouvent avec deux chiens husky : ils ont entamé depuis le samedi la traversée Dabo –Belfort, Bravo, mais pas gâtés par la météo.
Le katzensteg nous accueille sous un soleil radieux, avec toujours ce tapis vert.
Pause oblige. Très belle vue sur le Bergenbach entre autres…Petites explications sur les 3 verrous schisteux glaciaires d’Oderen : l’éperon de l’église, le Maerelberg et le Baerenberg ainsi que la formation des lacs de verrous dans les ombilics glaciaires. Glaciation et déglaciation ont façonné ce somptueux cirque dont le glacier s’étendait dans la vallée de la Thur jusqu’à Wesserling. 8000 ans de déglaciation ont augmenté la température de 4°C (sans commentaires !)… et une montée de120m d’eau.
Le ciel se recharge, on repart, sur le terrain des moutons. Le soleil revient, magnifiques paysages, nous randonnons entre les champs de fleurs, les genêts…on arrive sur la piste d’atterrissage vide des parapentistes. Direction l’étang du Maerel et ses canards. Petite montée, on arrive au village d’Oderen, toujours sous un ciel bleu et un beau soleil, jusqu’au parking.
Merci à Jean-Pierre pour avoir accepté le rôle de serre-file. Sympa.
Merci à tous pour cette belle journée.
Texte Nadia.
Merci Ida pour les photos.
Photos : Ida et Nadia