L’automne commence à répandre sa parure colorée sur nos forêts mais le soleil joyeux nous a accueillis à Dieffenthal, lieu de départ de notre escapade.
Nous étions 35 ce matin dont 5 primo randonneurs que nous avons reçus chaleureusement.
Un premier tronçon vinicole, pour chauffer nos semelles, nous a conduits au Taennelkreuz sur le ban de Scherwiller. Après la photo souvenir du groupe sous un ciel bleu azur, une sente étroite et pentue, cheminant sous la frondaison des châtaigniers, nous guide vers un grand donjon clair, dressé avec majesté comme un menhir hiératique au-dessus de la vallée. C’est le beau château de l’Ortenbourg, érigé par Rodolphe de Habsbourg, celui-là même qui inaugura une dynastie de 700 ans qui ne s’endormit qu’après la première guerre mondiale.
Après cette étape médiévale, et un dernier regard vers le château du Ramstein en contre bas, la forêt prend un aspect méditerranéen et nos imaginations en éveil semblent distinguer au loin le miroir étincelant de la belle bleue.
Le rocher de l’ange, l’Engelfelsen, gardien du Val de Villé, nous fait la fête après le col de la Krieghurst. L’ange y protégea certainement le val de toutes les incursions inamicales que notre région a subies.
De ce promontoire, nous repartons hardiment vers le point culminant du jour, le rocher Bellevue placé à merveille pour surveiller les facéties de notre barde inimitable Roger Sifer.
Pendant le déjeuner, apprécié sur ces hauteurs, le soleil commence à nous bouder en nous envoyant quelques cumulus et une fraiche bise. Le début de notre descente nous a offert une halte au château du Bernstein, villégiature de dame Heilwige, mère de notre pape local, le grand Léon IX. La plateforme du donjon étant ouverte, nous avons pu admirer le paysage de la plaine sous un très léger voile diaphane éclairé par le soleil revenu.
La route étant encore longue, nous nous dirigeons vers le Kasmarkt (le marché aux fromages). Au-delà, après le Schulwaldplattz, des rochers jonchent la pente. Parmi eux un monolithe trapu, buriné par l’érosion, le rocher de l’âne.
Pour nous consoler de la longue descente, les ruelles du centre de Dambach, vide de touriste mais pleine de magnifiques bâtisses, enchantent nos pupilles et appellent à revenir déguster un pichet de frais vin blanc sur l’une des terrasses au pied de l’hôtel de ville.
Un ultime effort, après cette distraction citadine, et comme en début de journée, une balade vinicole nous ramène à Dieffenthal au milieu des vendangeurs qui n’ont pas hésité à nous proposer leurs sécateurs. Mais nos mollets fourbus ont préféré décliner cette offre sympathique au profit du siège moelleux de nos voitures.
Guide : Patrick
Texte : Patrick
Photos : Michèle et Patrick