Sous un soleil estival, vingt personnes ont parcouru le sentier d’interprétation du Patrimoine militaire du Val d’Argent au départ du col de Sainte-Marie à 772 m.
Après la visualisation des premiers abris de soldats allemands de 1914-1918 jusqu’à la ferme Kohler, la montée de la côte d’Echery a débuté au passage du « garage des ambulances », puis successivement ont été visitées les fortifications arrières de « Feste Heimat », de l’abri « zum Lustigen Spielmann » et de son réservoir d’eau potable, surmonté du double abri « Flick & Flock » et enfin l’abri « Reinhards Eck » avant d’arriver au refuge de l’ « arbre de la Liberté » à 903 m pour le pique-nique.
Cette agréable montée avec une vue particulièrement dégagée a permis à Pierre Haas de nous commenter tous les vallons et recoins qui furent l’environnement de détente et de ses vacances d’autrefois. Rien ne vaut d’écouter le vécu de quelqu’un du pays…
Suite au passage de la ligne de crête, l’après midi, ce fut le retour vers le col de Sainte-Marie par le « chemin des Abris », principale ligne fortifiée allemande avec la visite de la maison des corporations « Zûnfthaus I & II », le dépôt de munitions, la forge, en contre bas les centres de signaux optiques « Haus Thomas » et de télécommunications, enfin la gare d’arrivée du funiculaire et sa machinerie.
A la fin en redescendant sur le sentier ancien tracé de la « Benzolbahn », rame de ravitaillement difficile à repérer, car n’émettant ni vapeur, ni fumée et de plus camouflée par des pare-vues de joncs, l’arrivée au chalet suisse et à la piscine des soldats fut le temps fort de la sortie, car le frère de Pierre Haas, actuellement propriétaire du site inscrit depuis 2010 aux monuments historiques retraça la mémoire des lieux en évoquant tous les rôles joués : centre de secours, de décontamination des victimes d’attaques aux gaz de combats, de soins dentaires, de lavage et d’épouillage, d’évacuation par ambulances automobile Benz ou train sanitaire. Les services de propagande de l’armée allemande en avaient publié des photographies sous forme de cartes postales, montrant des soldats se baignant dans la piscine ou se prélassant au bord, dans le but de rassurer les populations de l’arrière. La réalité était tout autre pour tous les blessés et amputés.
L’arrivée à 16 h par un temps de plein été au lieu de départ n’incita pas le groupe à se séparer rapidement. Les échanges continuèrent allègrement.
Texte : Bernard ; photos : Pierre et Robert