La fraîcheur matinale n’a pas découragé nos vaillants arpenteurs de sentiers prêts à en découdre avec les différentes pentes prévues au programme.
Nous voici partis au pied des trois châteaux passant au pied du quatrième, le château bas (l’actuel lycée), résidence des Ribeaupierre dès le XVème. Pas de répit car nous voici à l’assaut du Dusenbach empruntant le sentier Maria Raydt (très ancienne confrérie citée dès 1321 intimement liée au sanctuaire) qui fût initié en 1931 par le grand maître de la confrérie. Une première halte à mi-chemin du Dusenbach nous offre un beau panorama sur la vallée ainsi que sur le Kahlfels, impressionnante barre rocheuse. Ce passage rocheux a nécessité 297 tirs de mine afin d’être praticable. Quelques enjambées nous suffisent pour atteindre le sanctuaire joliment décoré par le frère Joseph et sa crèche monumentale Lieu de pèlerinage depuis le 13ème siècle, le Dusenbach a vu le jour en 1221 et a traversé 8 siècles au rythme des différentes constructions et destructions pour renaître de ses cendres à la fin du 19ème siècle.
Nous voici repartis redescendant un beau chemin de croix aménagé en 1894 pour rejoindre le Strengbach que nous longeons pour amorcer une nouvelle montée jusqu’au rocher St Jacques. Un panorama nous y attend, quelque peu voilé par la brume, nous permettant de voir le sommet du Taennchel antérieur ainsi que les trois châteaux.
Point de répit pour nos brodequins car il nous reste une bonne lieue avant le Prandium. Nous voici arrivés aux ruines du Sylo via le col du Seelacker. Jadis couvent de St Nicolas de Sylo ce lieu prit la forme d’un béguinage au début du 13ème siècle, fondé par des jeunes filles de Ribeauvillé avec sans doute l’appui des comtes de Horbourg. Elle passèrent ensuite sous l’ordre des Dominicains mais furent chassées en 1254 par la même famille (les Horbourg) pour se réfugier au couvent de Sélestat. Cet endroit passa entre différentes mains pour finir abandonné au 16ème siècle après le décès du dernier occupant, un ermite.
Une dernière descente nous amène au lieu de notre pause déjeunatoire, la Clausmatt ou le «Pré de Nicolas» qui fut jadis une métairie appartenant aux seigneurs de Ribeaupierre.
Une bonne soupe maison nous attend qui nous réchauffe le cœur et le gosier dans une ambiance chaleureuse. Notre collation se termine par une tarte, parsemée de chantilly pour les plus gourmands agrémentée par des Bredeles maison apportés par deux généreux randonneurs.
Tout bonne chose ayant une fin, nous reprenons notre périple pour arriver au faîte du retour et plonger vers Hunanwihr en passant du domaine des Ribeaupierre à celui des Würtemberg, à l’image de leurs armes gravées sur une borne séparant les deux communes.
Nous voici aux portes de la bourgade et ne manquons pas de faire un crochet par la très belle église fortifiée, bel exemple de simultaneum qui prit forme sous Louis XIV où le catholicisme fût à nouveau possible tout en conservant le protestantisme présent à Hunawihr.
Nous quittons le village par le chemin du vignoble et son grand cru le Rosacker célèbre pour son Riesling pour rejoindre Ribeauvillé. C’était jusqu’en 1905 le seul axe reliant les deux communes jusqu’au moment de la construction de la route qui deviendra la route du vin en 1953.
Nous revoici dans le domaine des Ribeaupierre après avoir passé la borne triangulaire séparant les deux anciens fiefs. La seigneurie des Ribeaupierre dont la lignée a duré du XIIème au XVIIIème siècle et dont les 3 écussons, faisant référence aux armoiries primitives, pourraient provenir du duché italien de Spolète (dont la lignée serait issue). En traversant la rue du 3 Décembre, nous traversons un des endroits qui ont révélé la présence ancienne de l’homme remontant au Néolithique.
Nous voici au début de la Grand’Rue que nous remontons jusqu’au parking de départ tout en admirant la féerie de Noël et ses beaux bâtiments comme le Pfifferhüs et son oriel de 1663 (ses inscriptions nous rappelle le pèlerinage du Dusenbach dédié à la vierge Marie) ou la tour des Bouchers qui séparait la ville haute de la ville basse (jadis l’abattoir et les étals des bouchers étaient situés à ses pieds). Le haut de la ville nous amène à la place du Bouc le long du Stadtbach, lieu de rendez-vous des lavandières jusqu’en 1965.
25 participants pour 19,8km et 710m de dénivelé
Guide : Jean-Pierre Caille
Texte : Jean-Pierre
Photos : Nadine, Jean-Pierre