Le dimanche 23 avril 2023, 25 participants ont été accueillis par M Rémy BRUNNER , technicien forestier, pour découvrir la forêt du Neuland et la problématique de sa gestion.
M. Brunner nous informe que nous sommes dans une forêt dont l’origine remonte de 4 000 à 5000 ans avant notre ère, soit après la dernière glaciation.
Il précise que d’ici 10 à 15 ans la forêt, telle que nous la voyons aujourd’hui, aura changé d’aspect du fait des maladies et du réchauffement climatique en cours.
En effet après la disparition des ormes, les frênes sont fortement impactés par la chalarose.
Pour ces espèces M. Brunner mène une politique de sauvetage dans la mesure du possible.
Du fait du réchauffement climatique certaines espèces, comme l’érable sycomore, qui supportent mal le stress hydrique ont tendance à migrer vers le Nord, alors que d’autres, comme le noisetier de Byzance à qui la chaleur convient mieux, apparaissent en venant de l’Europe du Sud et de la région du Caucase.
M. Brunner nous présente une liane qui est l’ancêtre de la vigne cultivée et dont il ne reste que quelques très rares exemplaires dans le massif.
Chemin faisant, nous découvrons l’aubépine ainsi que le merisier à grappes en fleurs.
Le couvert végétal du sous bois est constitué de plantes vernales : ail des ours, anémone fausse renoncule, anémone des bois ainsi que de plusieurs lamiers caractérisés par leur tige carrée (maculé , jaune , blanc).
Nous découvrons ensuite l’érable sycomore dont la feuille à cinq lobes arrondis est caractéristique, le frêne , les ormes , l’érable plane, le noisetier de Byzance, le noyer royal, l’acacia (ou robinier) ainsi qu’une ailante monumentale dont le bois blanc est recherché localement en ébénisterie.
Les jeunes arbres sont souvent victimes de l’appétit des chevreuils et il faut les préserver par des filets ou gaines noires de protection. L’élaboration du plan de tir annuel oppose souvent les forestiers et les chasseurs parce que ces derniers ne réalisent pas toujours les minima requis alors même que les objectifs fixés par l’ONF sont déjà pondérés par la fédération des chasseurs.
Après trois heures de découverte et d’explications passionnantes, il ne nous restait plus qu’à remercier chaleureusement M. Brunner pour sa remarquable prestation.
Texte et photos ; Robert Brendel