L’automne accueillit les 25 valeureux randonneurs à Fouchy dans le pays Welche pour une journée, somme toute très agréable, pour une redécouverte des roches gréseuses parsemées de poudingue des hauteurs de la bourgade.
Un village qui n’a pas le passé minier de son voisin Lalaye contrairement à ses armoiries (marteau & pointerolle). Village où la forêt représente 2/3 de sa surface, Fouchy comptait un certain nombre d’artisans travaillant le bois comme la vingtaine de sabotiers présents à la fin du XIXème siècle qui produisaient pas moins de 40000 paires de sabots par an ! D’autres artisans œuvraient comme les bûcherons - menuisiers – faiseurs de bardeaux – perceurs de tuyaux – charrons – fabricants d’échelle – charpentiers – ébénistes, tous ces artisans complétant leur revenu agricole.
Arès avoir gravi les dures pentes du village, nous voici devant un premier panorama septentrional nous montrant entre autres l’Ungersberg et le col du Kreuzweg avec la villa Mathis. Nous entrons dans la forêt, tout en surveillant les alentours pour éviter de se trouver nez à nez avec le Sotré, le petit lutin local malicieux quoique très discret. Coiffé d’un bonnet rouge avec de grandes oreilles et un grand nez, il serait à l’origine du craquement des maisons qu’il visite fréquemment.
Après avoir traversé cette belle forêt sans encombre, nous voici à Breitenau que nous remontons vers le Sud, après croisé un bel ensemble dédié à la Vierge nous rappelant la grotte de Lourdes. Nous faisons une première halte à l’entrée de la forêt au pied de la chapelle du Bonhomme faisant référence à Saint Déodat (Saint Dié) qui faisant pèlerinage dans les alentours aurait créé un ermitage dans un petit vallon proche de Breitenau en venant du Chalmont (l’église du village s’appelle d’ailleurs Saint Dié).
Nous voici partis à l’assaut du premier rocher que nous découvrons après une bonne montée en lacets, le rocher du cheval tombé (un nommé Schramm de Liepvre débardant du bois quand un de ses chevaux de trait s’emballa et tomba au bas de ce rocher).
Bel ensemble gréseux d’une hauteur de 20m que nous passons pour arriver sur la crête au dessus du roche de la Salière pour un nouveau panorama avec en face de nous l’Altenberg (751m). Nous descendons pour admirer la structure de cet ensemble rocheux dont un un gros rocher de poudingue en équilibre sur une base très étroite, d’où son nom.
Le terme poudingue francisé au xviiie siècle vient de l’anglais pudding célèbre gâteau que l’on peut comparer à ces roches composées de galets au gâteau composé de raisins & fruits confits. Mais il n’est pas encore l’heure de déjeuner et nous avons encore à gravir la roche des fées dont nous allons rapidement découvrir les bases composées de deux grottes dont une s’appelant Heidenkeller fût l’objet de cultes celtiques et aurait eu la faculté de guérir les couples stériles de leur stérilité. Lie également hautement vibratoire fut également un lieu de méditation amenant les randonneurs vers la lumière. Les estomacs criant famine, nous ne sommes pas attardés, et décidâmes de gravir les derniers mètres pour arriver à son sommet pour la pause déjeuner avec un très beau panorama sur le Climont.
Bien repus, nous continuons sur la crête pour descendre et admirer les rondes roches qui, a l’instar de sa voisine, fût également l’objet de culte vers 600 ans AV JC.
Une courte montée (digestive) nous amène au début de la descente vers notre prochaine étape le col du petit Haut limite départementale. Des anciennes bornes de 1650 armoriées du côté de Breitenau par le blason du landgraviat de la Basse Alsace et du côté de Rombach-le-Franc par la croix de Lorraine délimitaient la zone.
Après avoir passé le col de Rougerain nous contournons le Guichat par la droite (sommet dominant Fouchy) et passons devant une belle croix borne délimitant Fouchy de Breitenau.
Une bonne descente nous ramène au point de départ après une journée plutôt agréable, juste avant les premières pluies de la soirée.
26 participants pour 16,5km et 670m de dénivelé
Texte : Jean-Pierre Caille
Photos : Michèle, Nadine & J-Pierre