C’est en Déodatie que nous parcourûmes le plus haut massif de la région, le massif de l’Ormont culminant à 900m, ce qui en fût un endroit stratégique durant la 1ère guerre. En effet les allemands prennent possession de plusieurs endroits aux alentours le 12 septembre 1914 avec pour objectif de conquérir St-Dié. Le 19 Septembre, les Français repoussent les Allemands de l’Ormont et le lendemain prennent possession du Spitzenberg, sommet voisin. A partir du 26 septembre, le front se fige et la guerre de position commence et le massif restera Français jusqu’à la fin de la guerre. Chaque rocher fût aménagé en observatoire et les soldats construisirent un certain nombres d’ouvrages que nous avons pu découvrir tout au long de cette randonnée. Ce massif est essentiellement composé de roches gréseuses et de résineux.
Nous commençons donc notre randonnée par la cascade des molières, endroit ombragé respirant la sérénité, et prenons un sentier plutôt plat pour une douce mise en jambe pour atteindre 45min plus tard le paradis pour la pause banane. Je tiens à remercier Martine qui a nettoyé l’endroit et a ramassé durant la journée une chaussette, un T-shirt et un débardeur (mais pas de billets !).
Toujours à l’ombre, où nous fûmes une grande partie de la journée, à l’abri des rayons de Râ, nous partons à l’assaut des premiers rochers pour arriver à la roche des fées où nous attend un très beau panorama sur St Dié et au Sud nous devinons le col du Bonhomme et même le Hohneck. Les fées selon la légende sauvèrent les déodations. L’Ormont était habité par les lutins et comme les habitants du coin occupaient de plus en plus les forêts, ils décidèrent de les chasser. On raconte qu’à l’intérieur de l’Ormont existerait un immense lac et que les lutins associés aux gnomes auraient entrepris d’en rompre une rive afin d’engloutir St-Dié. C’est là que les fées intervinrent et l’une d’entre elles détacha sa ceinture pour enserrer la montagne et toutes firent une ronde et purent serrer la ceinture magique qui referma toutes les brèches et St-Dié fût sauvée par les fées ! L’Ormont fût également un lieu où l’on pratiquait le Sabbat et les prêtres gravaient les rochers pour les exorciser. Nous n’avons pas pris le temps de les chercher, peut-être une autre fois …
Nous passons la roche du chapeau, la roche des cailloux ou règne le poudingue, la roche du Hof pour arriver à la roche du sapin sec et sa table d’orientation, partie sommitale de la randonnée, où nous pouvons voir plus nettement le Hohneck et la chaume de Sérichamp.
A partir du col du chariot nous commençons à découvrir les vestiges de la 1ère guerre composés de sapes (abri comportant des galeries souterraines et reliées entre elles), de multiples abris, de forts et fortins. C’est à la roche des abris que nous découvrons deux abris creusés dans la roche pour les commandants de la compagnie et de la section cartographique. Le haut de ce rocher nous permet de voir le Climont et la partie Nord et au loin une batterie d’éoliennes.
Nous voici maintenant au dernier rocher, la roche de l’Ormont et son magnifique panorama sur la vallée de la Fave qui prend sa source au pied du Climont, sur les massifs du Kemberg et de la Madeleine. Nous quittons ce dernier rocher pour arriver à la tête des Raves où était installé un observatoire de 30m de haut muni d’une tourelle permettant aux soldats Français une vue à 360° durant la 1ère guerre. Il ne reste que quelques morceaux de métal gisant, observatoire détruit par les éléments.
Nous commençons notre descente pour un dernier panorama au Nord et à l’Est pour découvrir de beaux champs et petits hameaux ainsi que la commune de la Petite Fosse.
Nous voici revenu au parking des Molières après une journée bien remplie d’histoire, de géologie et de géographie agrémentée par de beaux panoramas. Nous n’avons pas fait le détour par la roche du chariot qui aurait contenu de l’or et des pierres précieuses mais c‘est une autre histoire. A suivre…
18 participants pour 17 km et 650 m de dénivelé
Texte : Jean-Pierre Caille
Photos : Ida, Philippe & votre serviteur