C’est le très bel écrin du val masopolitain qui nous a offert le théâtre de notre ultime sortie aoûtienne. Nous étions au nombre des heures de cette journée estivale, brulante sous le soleil sans entrave de notre cité colmarienne et d’une agréable douceur sous les frondaisons variées des hauteurs vosgiennes.
Tout bonheur se méritant, les agréments de la fraicheur étaient au bout de quelques ruisseaux de sueur et nombre de moues grimaçantes. Mais les sourires, au gré des coudes de la sente s’élevant, souple et aérienne, prirent rapidement l’avantage au grand réconfort du chaperon du jour.
L’abri refuge du Grambaechlé, au milieu du verger conservatoire local, nous a proposé la première pause dans notre effort. Le soleil déjà cuisant sur le balcon, nous sommes restés sous la sylve d’où cet édifice présentait son charme idéal.
Bien des lacets plus tard, le faîte du Sudel nous a accueilli, langue pendante, mais contents d’avoir accompli l’essentiel de notre ascension. Cet endroit se trouve à la frontière de multiples entités : au nord l’Alsace et le Haut-Rhin, au sud la Franche Comté et le Territoire de Belfort, au nord Masevaux, au sud Rougemont le Château, au nord la Prusse de 1871, au sud la France. La borne frontière germanique numéro 3578 matérialise encore la limite historique courant du Luxembourg au Jura Suisse. 4056 bornes ont été plantées tout au long de cette ligne.
Un petit effort était encore au programme avant d’atteindre le point culminant au Baerenkopf à 1074 m d’altitude. Le dépérissement des épicéas scolytés, devenus dangereux, a conduit les autorités à interdire le passage sur une section de notre parcours. Une déviation, parfaitement balisée par le club vosgien de Masevaux, nous a permis de profiter un peu plus longuement des chemins et sentiers grimpants vers la «tête des ours».
Une belle clairière, à deux pas du sommet, nous a proposé sa verdure pour étaler nos jambes et regarnir nos organismes de quelques énergies solides et liquides sous l’œil narquois et néanmoins anxieux d’un groupe de laitières nous épiant et protégeant leur multiple et magnifique descendance en partie encore au chaud dans le berceau maternel.
Revigorés, nous portons nos pas jusqu’à la source de la Doller au lieu-dit de la Fennematt. Un mince filet d’une onde claire et pure sourd de la montagne et préfigure la vigoureuse rivière qui plus bas abreuve Masevaux mais aussi, en partie, la cité du Bollwerk.
Notre mantra «un jour de randonnée, huit jours de santé», n’est jamais plus justifié qu’après un arrêt chez un cabaretier ! Miracle du hasard, après la source de la Doller, la ferme auberge du Lochberg nous a percé ses fûts maltés au grand bonheur de nos gorges repues d’ondes trop pures.
Ainsi consolée, notre équipe a dévalé la pente du retour avec force entrain. A peine si le merveilleux étang du Lachtelweiher a encore réussi à réveiller l’admiration de nos compagnons.
19 kilomètres et demi et 770 m de dénivelé sur nos compteurs, nous reprenons le chemin vers nos bercails fatigués mais heureux.
Annexe.
Pour rappel et à la demande de notre assemblée du jour, ci-dessous la synthèse des affluents de l’Ill sur sa rive ouest.
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Guide : Patrick
Texte : Patrick
Photos : Blanche et Patrick