Trente et un candidats, élus à l’unanimité, ont décidé de se retrouver, en ce 27 avril, au pied de l’église Saint-Georges de Châtenois pour gravir de concert la montagne dédiée au coq de bruyère : le Hahnenberg.
Deux cent cinquante mètres de dénivelé séparent notre lieu de départ du sommet convoité. La pente est douce, agrémentée de la curieuse fontaine Saint-Georges, ou Jeriabrunne, édifice gothique au milieu des vignes ayant servi de chapelle, de sépulture mais surtout source toujours active qui alimente la fontaine principale du village au travers d’une ancienne canalisation en bois.
Un peu plus loin, la place de mai et le rocher Maïstein nous rappellent l’ancienne tradition de l’arbre de mai, le Maïbaum, encore maintenue vivante par les conscrits de Châtenois, pour célébrer le retour des beaux jours.
Arrivés à 531m d’altitude au sommet du Hahnenberg, et point culminant de la sortie, la perversité du guide nous apprend que jusqu’au début du vingtième siècle, un téléphérique touristique amenait les curistes casténitains depuis le centre de cure situé près de l’église du village, jusqu’au sommet ! Après la sueur laissée sur le sentier nous rêvons au balancement des nacelles aériennes au-dessus de la châtaigneraie sous-vosgienne.
L’observatoire métallique accessible par une échelle raide permet de gagner encore quelque peu de hauteur et prolonge le panorama jusqu’à la flèche strasbourgeoise au nord et au sud, par beau temps, les pics enneigés des Alpes se détachent de l’horizon.
Cette acrobatique escalade a permis à l’un de nos amis d’y laisser un peu de chair et une fraction de pinte de sang en côtoyant de trop près une barre d’airain, supposée de sécurité. Façon coutumière de profiter des soins empressés de la multitude de soignantes, venues en hâte réparer l’outrage perpétré par la traiteuse structure.
Soigné et pansé, notre acrobate et ses trente congénères repartent vers le col du Rotenberg en longeant l’arrière du domaine réservé aux macaques de la montagne des singes. Aucun individu simiesque ne s’est laissé apercevoir sur ce trajet. Du moins de l’autre côté de la clôture!
Du col vers le sud, nous entamons une belle promenade pour passer au large du Wick, point d’entrée de la réserve animalière. Ensuite direction plein ouest où le château du Haut-Koenigsbourg surveille notre avancée vers l’abri du pain d’épices.
Après notre déjeuner, une dernière montée sur de très beaux sentiers cheminant sous une sylve mélangée où chaque espèce respire le bonheur du printemps et déploie de jeunes et tendres feuillages aux infinies nuances de vert.
Au débouché sur la route menant au château emblématique de notre région, nous en avons terminé avec nos ascensions. Il nous reste une longue descente dans un vallon ou coule l’Engelsbach. Quelle meilleure promenade que celle accompagnée par la rivière des anges !
Le château de Kintzheim avec sa volerie de rapaces a freiné notre course vers l’aval. L’occasion de rappeler que ce témoin médiéval fut édifié à l’initiative du très grand Frédéric II de Hohenstaufen. Dirigeant du début du treizième siècle et qui, par sa sagesse, pourrait être un modèle pour bien des gouvernants contemporains par les temps troublés que nous traversons.
Toute sortie pédestre dans le piémont ne peut se terminer sans une visite intéressée au milieu de nos crus en devenir. Les bourgeons de riesling, gewurztraminer… montrent les embryons de premières grappes que nous imaginons déjà dorées et sucrées puis ruisselantes et gouleyantes dans nos verres et nos palais. Mais point trop vite nous voulons aller, laissons le temps à la nature pour parfaire son œuvre. Aucune urgence ne nous presse, nous voulons d’abord goûter le printemps et l’été.
Merci à tous pour avoir supporté votre guide du jour et à la semaine prochaine …. Si vous le voulez bien.
Le guide : Patrick
Texte : Patrick
Photos : Bernard, Patrick