L’été se profile, le soleil s’est réchauffé… c’est l’heure de reprendre nos randonnées dominicales.
Pour cette première, nous nous sommes retrouvés à dix-neuf au pied du petit village d’Itterswiller.
Après une grande boucle autour du village et la découverte d’une belle fresque du 14ème siècle dans le clocher de l’église, nous avons rejoint la Schernetz, le fil conducteur de la journée.
Le ciel était encore indécis, entre bleu timide et gris menaçant, mais la bonne fraicheur matinale était propice à quelques efforts. Les rangées d’acacias puis les vignes en balcon nous ont menés vers Bernardvillé niché au fond d’un premier vallon. Peu connu, ce village caché entre les coteaux viticoles, ne se dévoile qu’aux audacieux ayant délaissé leurs montures mécaniques. La flânerie pédestre révèle de belles demeures, quelque fois ornées de magnifiques jardins fleuris.
Le mitan de la journée étant déjà bien passé, nous avons repris notre pérégrination vers Reichsfeld, autre joyau viti-vinicole blotti dans le vallon suivant à l’ombre de l’Ungersberg qui veille sur la tranquillité du village du haut de ses 901 mètres. Les sorcières de cette montagne des hongrois y organisent, quelques matins brumeux, leurs joyeux sabbats pour se réjouir des belles farces qu’elles ont inventées au dépend des pauvres humains.
Pour nous, point de sorcière mais une charmante famille de vignerons qui a sorti tables et bancs pour accueillir notre groupe affamé. Il va s’en dire que nos salades, tartines... ont été généreusement accompagnées par les crus locaux. Sylvaner, Riesling et Gewurztraminer ont dépoussiéré nos papilles et prolongé notre pause au-delà du raisonnable. Mais, devons-nous toujours être raisonnables ?
Les flacons asséchés, nos emplettes faites, nous repartons vers l’abbaye de Baumgarten, non pour expier nos excès, mais pour admirer les beaux bâtiments de cette petite troupe de moniales cisterciennes qui ont recolonisé les rives de la Schernetz.
Entre les dévotions multi-quotidiennes, ces dames élaborent des fruits et légumes séchés en vente dans leur boutique au côté d’autres produits monastiques. Par ailleurs, elles confectionnent des vêtements liturgiques pour leurs collègues prêtres, diacres…..
Une dernière partie de chemin ombragé nous ramène à notre point de départ.
Avant de nous en retourner vers le sud, il fallait encore retourner à Reichsfeld, chercher nos colis, bien trop lourds pour nos frêles épaules, soigneusement mis de côté par madame Bleesz notre sympathique hôte de la mi-journée.
Quand nous ferons sauter les bouchons de ces fioles, nous ne pourrons que nous remémorer cette agréable journée de printemps 2023.
Merci à tous les participants pour leur entrain, sourire et belle humeur.
Guide et texte : Patrick
Photos : Blanche, Ernesta et Michel